Gouverner, c’est prévoir

Le conseiller fédéral Alain Berset doit reprendre le contrôle de la situation

Nous devons à tout prix empêcher un reconfinement. L'emploi, le fonctionnement de la société et la santé psychique de nombreuses personnes seraient menacés. De plus, de nombreuses PME se verraient cette fois définitivement contraintes de mettre la clé sous la porte. Davantage de clarté et de sécurité dans la planification sont à présent nécessaires afin de prévenir ces interventions massives qui limitent la liberté, tout en protégeant la santé de la population. Le climat d’incertitudes actuel est intenable. C’est au Conseil fédéral, et en particulier au ministre de la santé Alain Berset, que revient cette tâche. Il doit trouver le moyen de sortir du mode réactionnel et - fidèle à la devise "gouverner c'est prévoir" - agir et communiquer de manière plus proactive. Davantage de coordination et une meilleure base de données pourront amener plus de clarté, et ainsi générer une plus grande acceptation des mesures auprès de la population. Il doit par ailleurs faire avancer les choses en matière de tests rapides et adapter à la réalité les règlements de quarantaine concernant les voyages.

Nous soutenons les mesures annoncées aujourd'hui par le Conseil fédéral – la seule alternative étant un reconfinement. Les cantons, les entreprises et l'ensemble de la population ont le devoir d'assumer leurs responsabilités et de respecter les règles en vigueur. L’incertitude qui plane actuellement est intenable : la population et les entreprises n'en savent guère plus qu'au début de la pandémie, alors qu’un besoin urgent de sécurité dans la planification est nécessaire. Il est grand temps que le conseiller fédéral Alain Berset communique un catalogue de mesures compréhensible et basé sur des chiffres clairement définis, comme c'est le cas en Allemagne. « Gouverner, c’est prévoir » - tel devrait être son mot d’ordre. Une telle communication - anticipée et basée sur des scénarios - permettrait de donner un cap et d'accroître l'acceptation des mesures. Les citoyens comprendraient ainsi mieux les conséquences de leurs actes et agiraient de façon plus responsable. Nous demandons, en vain, un tel système de coordination depuis le mois d'avril.

Le PLR demande une révision de la quarantaine pour les retours de voyage, des tests rapides et des chiffres détaillés
Il est urgent de revoir la réglementation relative aux quarantaines dans le domaine du tourisme. L’actuel système n’a aucun sens et devrait être limité à l’essentiel, à savoir aux voyageurs provenant de pays qui présentent un risque d'infection considérablement plus élevé que la Suisse. À l'heure actuelle, nombre d’échanges internationaux ne peuvent avoir lieu, pénalisant des dizaines de milliers de personnes, sans aucun avantage apparent. Dans ce contexte, une meilleure coordination avec les pays voisins est nécessaire. Nous attendons également du Conseil fédéral qu'il fasse avancer les choses en matière de tests rapides et qu'il fournisse de meilleures informations à cet égard. En collaboration avec les entreprises privées, il doit tout mettre en œuvre pour éviter d'attendre les résultats entre 48 et 72 heures. Des tests rapides fiables permettraient de réduire considérablement les quarantaines, voire de les rendre superflues. Enfin, il faut améliorer le traitement des données : il n'est pas normal que, même après des mois, il n'y ait toujours pas d'endroit où tous les chiffres pertinents - tels que l'utilisation des capacités hospitalières, le taux d'infection, le taux d'hospitalisation, le taux de mortalité - sont répertoriés de manière transparente, compréhensible, actualisés par canton et accessibles à tous au quotidien. La crédibilité des institutions est en jeu.
 
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